UNE MODE POUR OSER

Lancer une marque de mode en 2022 n’est pas anodin. Il faut que l’envie soit forte, ancrée et mûrie. C’est le chemin de naissance du label Antivol et de sa fondatrice, Chloé Dugast. A 38 ans, cette styliste pour la pub et la presse féminine, cherche à trouver une voie différente. Un lieu à elle, où elle peut explorer des chemins de traverse. Qu’est-ce qui se passe lorsqu’on s’octroie la liberté, celle d’exprimer ce que l’on ressent au tréfonds de soi ? C’est sur ce terreau fertile que naît Antivol, un vestiaire comme un dérapage contrôlé.

Avec une expertise de près de 20 ans dans l’industrie de la mode et du luxe, une formation en fac d’histoire et à l’EFAP, et des classes réalisées au Vogue américain, et au magazine ELLE pendant une quinzaine d’années, Chloé Dugast maitrise son art. Elle sait d’instinct les codes de ce milieu et ceux du bon goût. Elle sait aussi le carcan qui en résulte. Pendant des années, elle fait avec, tente subtilement de le contourner en imposant sa patte et ses histoires de femmes. 

Juste quand elle commence à sentir le poids du cadre et des restrictions liées à l’évolution de l’industrie et de la presse, elle rencontre le photographe Gregory Derkenne avec qui elle commence à travailler. Cette collaboration la bouscule, dans le bon sens. Elle ose s’affranchir et jouer avec les codes de ce bon goût qui lui pèsent parfois tant. 

De la conversation entre Chloé Dugast et Gregory Derkenne nait une féminité sur le fil. Une femme, une allure, plutôt qu’un dresscode. Il s’agit d’abord d’un laboratoire. Puis, très vite, Chloé y voit l’opportunité de s’exprimer. Seule. La féminité à la parisienne l’étouffe, elle veut quelque chose de moins convenu, qui ose aller plus loin, qui pousse les femmes à tester, qui les invite à se planter même parfois. 

Alors pour se donner de la force, Chloé Dugast s’appuie sur un cadre. Son cadre. Chaque collection est influencée par la garde-robe d’une héroïne de film. Un personnage féminin fort et aguicheur, qui se fiche de ce qu’on pense d’elle. Cette femme a une soif de liberté, une volonté d’émancipation, de ruer dans les brancards des clivages sociaux. Le vêtement devient alors vecteur de changement. Eliane incarnée par Isabelle Adjani dans l’Eté Meurtrier ou encore Nikita par Anne Parillaud sont autant de personnages qui façonnent la femme Antivol.

Côté façon, Chloé Dugast a voulu être la plus sincère et authentique pour chaque produit. Elle a donc choisi soie et coton, des matières italiennes. Avant tout pour une question de goût, noblesse du vêtement, par respect pour la peau qui les porte, et aussi par envie de pièces durables que l’on porte longtemps et qui se transmettent. Certaines pièces sont upcycælées pour la patine de tissus déjà portés. Car le vêtement Antivol est avant tout une question d’allure et d’attitude. Des pièces pour donner aux femmes l’envie de se libérer et d’oser.

Ainsi naît Antivol.